​Mon intervention contre le voeu « ma commune sans migrants » présenté en CM de Reims du 14/11/2016 par le FN.

Ce voeu, présenté par le Front national partout en France, vise donc à s’opposer localement à l’accueil de réfugiés dans les circonstances et le contexte international que nous connaissons. 

Nul doute que non seulement cette motion sera condamnée avec vigueur par notre député maire mais sera également rejetée par l’ensemble des voix de la majorité de droite. 
Car ailleurs on l’a vu cela ne va pas de soi. Je pense ici à la région Paca où les voix de la droite se sont mêlées à cette du Front national sur un tel sujet.
Mais je pense que le véritable clivage entre nous aujourd’hui n’est pas celui classique des adversaires de la gauche républicaine face à la droite républicaine mais des humanistes que nous devons représenter ensemble face à un ennemi commun. 

Car ce n’est pas tout de s’indigner au moment des scrutins et de monter en catastrophe les digues qui pourraient empêcher le FN de gagner quelques élections. Il faut combattre le Front national dans les urnes, mais aussi sur le plan des valeurs et des idées. 
Remercions le Front national pour ce texte dans lequel il montre son vrai visage. Celui du rejet de l’autre, celui de l’exclusion et de la xénophobie.
Régulièrement mais sans jamais trop se dévoiler, au détour du refus de vote d’une subvention pour des associations de lutte contre le racisme, contre l’antisémitisme ou en faveur des droits LGBT on peut percevoir quelles sont ses angoisses. Celles d’une France métissée, qui si elle n’est pas irréprochable tente de faire de l’égalité des droits un combat du quotidien, et derrière ces associations des hommes et des femmes qui se battent pour plus de solidarité.
A travers ce voeu le Front national montre qu’il préfère le silence des milliers de réfugiés qui trouvent la mort en méditerranée plutôt que d’en accueillir quelques dizaines voire centaines dans nos communes. 

Pas une ligne sur la souffrance de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qui pour beaucoup ont dû quitter leur pays contre leur gré, faire face à la guerre, aux bombardements et à la barbarie, d’autres face à la plus grande des misères. 

Jamais d’ailleurs ils ne sont qualifiés d’hommes ou de femmes dans ce texte, ni même de réfugiés. Ils sont des migrants qui viendraient grever nos impôts, semer le trouble à l’ordre public, possibles complices ou auteurs d’attentats et évidemment porteraient atteinte à notre laïcité. 
Ne prenons pas notre part à l’accueil des réfugiés, ne cherchons pas de solution et faisons comme si ce qui arrive n’existait pas et les camps de Calais comme celui de Stalingrad à Paris se feront plus nombreux. Aucun être humain ne vit dans ces camps par plaisir ou par confort. 
Je suis attaché comme beaucoup ici à l’histoire de cette ville. Et je sais qu’il y a 100 ans, les réfugiés étaient nos grand-parents et nos arrières grand-parents qui ont fuit sur les routes de France les bombardements qui ont frappé notre cité, symbolisée par cette image de la Cathédrale de Reims en proie aux flammes. Dans leur exode nos aïeux ont trouvé refuge. 
Aujourd’hui c’est notre responsabilité de nous montrer solidaire et non d’attiser les peurs. Nous voterons vigoureusement contre cet ignoble texte.

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