A Reims, l’UMP termine 3ème

C’est donc hier soir à 20h que la campagne des élections cantonales à vraiment débutée.

Sur le plan national, mais encore plus localement, c’est l’abstention qui frappe. Attendue, je dirais même voulue. Non couplée à un autre scrutin comme c’est le cas d’habitude, nous n’avons vu aucune campagne civique d’inscription sur les listes électorales ou d’incitation au vote. Combien de personnes ont-elles découvertes qu’il y avait une élection simplement l’avant-veille en ouvrant leur enveloppe… Et Claude Guéant, qui en sa qualité de désormais ministre de l’intérieur nous montre depuis quelques semaines son vrai visage, de prendre cet argument pour justifier la réforme territoriale… Là, en l’entendant je me suis dit que le gouvernement mettrait toute son énergie pour inciter les électeurs à se rendre aux urnes le 27 mars. Ou pas.

Le meilleur commentaire que j’ai trouvé pour synthétiser la situation, c’était dimanche soir sur twitter avec le camarade Pierre Kanuty, conseiller régional PS en Ile-de France :

« La droite a joué la dépolitisation et la lepénisation. Elle récole l’abstention et la montée du FN »

Je ne dirai pas mieux, nous verrons plus clair dimanche prochain.

Dans la Marne, le FN est présent au second tour dans 11 cantons sur 22. Mais tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour l’UMP locale, puisque Catherine Vautrin annonce que dans la Marne la droite aurait mieux résisté qu’ailleurs.

Revenons à Reims. Cinq cantons renouvelables.

Pour synthétiser, de nouveau (les résultats sont publics, ils étaient aujourd’hui dans l’Union et facilement disponible sur le web).

Le PS (et divers gauche) se qualifie sur les 5 cantons. Ce n’était pas évident, sur Reims  6 par exemple le FN est 3ème avec tout de même 19,5%.

Le FN se qualifie au second tour dans deux cantons, le 8ème (face à Alain Lescouet, DvG) et le 9ème face à Virginie Coez (PS). Sur ce dernier canton (cf mon précédent post), Thierry Maillard arrive en tête, ce qui objectivement aura été la mauvaise surprise de ce premier tour.

L’UMP est donc éliminée sur deux cantons, qualifiée sur 3.  Mais c’est la gauche qui est sanctionnée et plus encore la gestion de l’équipe municipale. Vous suivez ? Moi non…

C’est Arnaud Robinet, députée UMP de la Marne qui réalise le meilleur score de la droite locale avec 39,9 sur le 6ème canton. Mais il déclare ce lundi dans l’Union « je suis un peu déçu de mon résultat ». On le comprend. Ce canton vote traditionnellement à droite, et avait été gagné par le PS en 2004 en triangulaire. Au premier tour les candidates UMP et divers droite avaient fait 45,9%. Arnaud Robinet nous explique qu’ici aussi c’est une « sanction de la municipalité en place ». Ah. Le FN passe de 12,54% en 2004 à 19,5%. 

La droite perd 6 points, le FN en prend 7. La candidate PS, Zara Pince, fait un score de 21% dimanche dernier, Francis Hénon 25,86%, mais le total gauche était de  38,26% en 2004, contre 40,3% aujourd’hui. La gauche progresse sur ce canton, mais plutôt au profit des écolos. L’UMP est en baisse, au profit du FN. Puisqu’on vous dit que c’est une sanction de l’équipe municipale et Adeline Hazan ! Mais bon, comparaison n’est pas raison, l’abstention n’avait été « que » de 45,16% en 2004…

Terminons en regardant la situation non plus canton par canton, mais sur Reims globalement. Le rapport de force gauche-droite est le suivant : 44% pour la gauche, 36% pour la droite et le centre, 20% pour l’extrême droite.

Catherine Vautrin ce soir annonçait, pour confirmer cette théorie qu’il faut tenter d’ancrer dans les esprits, que le PS à Reims ne passait pas la barre des 20%. Mon ami Stéphane Joly, Europe Ecoogie – Les Verts et adjoint au maire, a rapidement fait le calcul ce matin. Je n’ai pas vérifié mais je lui fait confiance en la matière :

– Le PS sur Reims (intra-muros) fait 23,38%

– et l’UMP 19,41%, derrière le FN à 21,04%

Donc je ne sais pas ce que donnerons les résultats du second tour dimanche, mais je sais que nous n’avons pas vécu la même journée du 20 mars.

Je sais surtout que je ferai campagne avec conviction pour les candidats de gauche qualifiés au second tour, pour Damien Landini, candidat sur le canton où je suis électeur (Reims 1), Virginie Coez contre le FN sur le canton Reims 9, Alain Lescouet également contre le FN sur Reims 8, Zara Pince sur Reims 6, Alexandre Tunc sur Reims 3.

Les mots me manquent

Posons simplement le cadre.

Le canton Reims 9 est un canton dit de gauche, sur lequel le conseiller général sortant, Jean-Claude Laval, PS, n’a pas souhaité se représenter mais au contraire passer le témoin à une jeune adjointe de l’équipe d’Adeline Hazan, Virginie Coez.

Alors commençons par la fin, le résultat du premier tour de ce scrutin cantonal.

26,1%. C’est le taux de participation. C’est peu dire qu’il est faible.

Thierry Maillard, le candidat du Front national arrive en tête avec 30,3%. Virginie Coez est deuxième, avec 29,7%.

Il n’y a rien à dire, c’est un choc. Sur le coup, on ne regarde même pas le score de la candidate UMP.

Ce canton est sur la circonscription de Catherine Vautrin, députée UMP, vice-Présidente de l’Assemblée nationale. Que nous dit Catherine Vautrin ce soir sur France 3 Champagne-Ardenne à lecture de ce résultat (ou de ce qu’il en ressort de manière superficielle), en gros : ce canton est à gauche, c’est une sanction de la gestion municipale. CQFD.

Au fait, elle fait combien la candidate UMP ? 13,1%. Ah. 450 voix, contre 1035 pour le FN.  Ouf, avec le redécoupage des circonscriptions qui sera en vigueur l’an prochain, ce canton sortira des deux circonscriptions rémoises pour être rattaché à Epernay (mais ça on en reparlera).

Et au fait, c’est une sanction de la gauche ? Europe Ecologie – Les Verts réalise son deuxième meilleur score sur l’agglomération rémoise avec 12,1%, et le Front de gauche pile 10 ! Soit 51,8%.

Le Modem et l’UMP font un total de 17,6% la droite républicaine bien loin de l’extrême droite donc.

Je regarde donc attentivement Catherine Vautrin nous expliquer que c’est la gauche et l’équipe municipale  d’Adeline Hazan qui se seraient donc pris une claque (post dans quelques instants), mais j’attends surtout de savoir qu’elle sera sa position, car j’avoue avoir du mal à bien comprendre les déclarations au plus haut niveau de la majorité UMP.

Et je découvre ce soir qu’il me reste encore un peu de naïveté, tant il ne faisait aucun doute dans mon esprit que Catherine Vautrin appelerait à faire battre le FN. Perdu !

« ni Front national ni Parti socialiste, chacun vote en son âme et conscience »

Et là, les mots me manquent…

Dimanche, on vote

Ce dimanche 20 mars, ce sera le premier tour des élections cantonales.

Dans la Marne comme ailleurs les électeurs seront amenés à se prononcer sur l’orientation politique qu’ils souhaitent donner à leurs Conseils généraux. Lors des précédents renouvellements, lorsque les élections étaient couplées comme en 2008 avec les municipales notamment, la percée de la gauche dans les départements avaient été un message fort, symbole de la volonté des électeurs de réorienter les politiques des conseils généraux vers plus de social.

Dans la Marne, les candidats socialistes ont souhaité se présenter avec un programme, que vous retrouverez sur leur site de campagne  http://la-marne-unie.com.

Aujourd’hui, ces élections ont lieu un peu en apesanteur. Les seuls reportages sur des médias nationaux que je garde en mémoire à propos de ces élections cantonales sont ceux nous expliquant que s’il garde la tête de son département, François Hollande sera peut être candidat à la primaire socialiste. Et pour le reste, en parlant justement de primaire socialiste, sujet dont je n’ai pas une seule fois entendu parlé sur le terrain en dehors des sympathisants socialistes, militants politiques et élus, c’est « l’effet pressing » du directeur du FMI qui aura accaparé une bonne partie des commentaires.  L’autre partie aura été occupée par la fièvre sondagière autour de Marine Le Pen. Dur dur alors pour les candidats, de gauche comme de droite, de dérouler leur programme. En ce sens Nicolas Sarkozy et sa majorité auront probablement atteints leur objectif : dépolitiser cette élection, tenir les électeurs  à distance des urnes.

Car dimanche 20 et 27 mars, le premier danger n’est pas celui du Front national, il ne doit pas être minimisé et chacun au soir du premier tour devra assumer ses responsabilités. Le vrai danger, c’est celui de l’abstention. S’il y avait besoin de tuer les conseillers généraux, pour mieux préparer l’arrivée des conseillers territoriaux prévus pour 2014, il n’aurait pas fallu faire différemment.

On ne peut s’y résigner, nous devons aller chercher chaque voix, faire savoir à chaque électeur que les élections sont dimanche, expliquer l’importance des compétences du Conseil général dans le quotidien de chacun et pourquoi nous souhaitons, dans la Marne, porter une nouvelle majorité .

Petit post matinal, avant d’aller tracter devant une école avec Virginie Coez, candidate sur le canton de Reims 9.